Notre entrée en Equateur s’est faite nuitamment. Non que nous ayons misé sur la puissance de l’éclairage de notre moto, mais simplement parce que nous avons longuement attendu à la frontière. Vous savez ce que c’est, on s’habitue rapidement à un niveau de confort.
Ce qui fait que, inconsciemment, ce niveau de confort devient un standard. Or, jusqu’à présent, les passages de frontières se sont révélés être de pures formalités (vous noterez la subtilité du jeu de mots). Or, en arrivant au poste frontalier Pérou-Equateur, un bus entier venait de lâcher ses occupants juste devant nous… Puis, quand nos passeports ont été visés, il a fallu recommencer avec la douane pour obtenir l’importation provisoire de la moto. Cette fois nous n’avions pas prévu la panne de l’imprimante…
Bref, notre entrée en Equateur s’est faite nuitamment !
La première bourgade se trouve à une vingtaine de km environ du poste frontière. Mais nous n’y avons pas trouvé d’hébergement. Nous avons donc parcouru une bonne vingtaine de km supplémentaires avant d’arriver à Santa Rosa et d’y trouver un « hostal ». C’est au pied de cet hostal que le conducteur d’un gros 4×4 bleu a abordé Fred (oui, moi j’étais allé demander/négocier/pleurer pour une piaule parce que je pleure couramment l’espagnol). Le gars du 4×4 bleu (Manuel, mais ça on ne le saura que plus tard) interviewait Fred sur notre voyage en disant que lui même était rentré récemment d’un long voyage sur le continent, au guidon de sa moto. La suite ressemblait à : « nous sommes motards, et voyageurs de surcroit, nous devons donc nous entraider ». Regrettant que nous ayons déjà réservé cette chambre, il propose de revenir nous chercher le lendemain matin pour nous inviter à manger un ceviche et des fruits de mer …au petit dej donc ! Mais puisque nous sommes des aventuriers (voir post suivant), nous acceptons.
Comme convenu, Manuel s’est pointé le lendemain et nous a emmené dans sa voiture chez un spécialiste des produits de la mer. Manuel s’est avéré être un gars d’une extrême gentillesse, qui a lancé des messages pour nous sur des forums de motards pour que nous puissions bénéficier d’un comité d’accueil lors de notre arrivée en Colombie, tout en proposant de nous guider jusqu’à la sortie de la ville. La pratique est répandue chez les motards de ce côté-ci de la planète. Quelque chose de l’ordre de la confrérie. Pour quelques heures à peine en commun, on peut dire qu’il s’est plutôt démené pour nous ! Bon, en même temps il faut bien reconnaître que nous avons été cool aussi. Bin oui, on a accepté de petit déjeuner crevettes, langoustines et poisson cru, non ?
Pas facile, la vie d’artiste !
Et de voyageur au long cours non plus…
L’artiste n’est pas plus ou moins obligé de se taper des gambas au petit dèj…
Récit passionnant. Continuez…
Les crevettes au p’tit déj, comme c’est sans gluten ni OGM, ça peut pas faire de mal. Surtout quand c’est une invitation de bon cœur, n’est-ce pas ?
Bonne continuation à vous deux.
Gilles & Djamila