On a beau considérer ce voyage comme une boucle en Amérique Centrale, il reste que brutalement on peut tout à fait considérer que, en vrai, nous faisons demi-tour.
D’ailleurs, vu le nombre restreint de routes, il y a effectivement des lieux où nous passerons pour la seconde fois. Je crois avoir déjà évoqué le fait que pour l’ensemble de ces pays de « mesoamérique », (celui-là c’est pour éviter la redondance tout en faisant cultivé) la côte Caraïbe représente la partie pauvre et délaissée. Les axes routiers sont donc, pour la plupart, situés sur le versant Pacifique de ces Etats. Il y a aussi, sans doute, une raison géographique à ça : la chaîne montagneuse, qui traverse tout l’isthme panaméricain, est située sur la partie centrale et le flanc caribéen est régulièrement occupé par des régions marécageuses, et donc plus difficile à aménager.
Lorsque les villes situées côté caraïbe sont reliées par des routes, il s’agit en fait de cul-de-sac. Il est donc très rare de pouvoir franchir une frontière par là. Mais, du Panama au Costa-Rica, c’est possible. Nous sommes donc revenus au Costa-Rica par cette unique voie, en mettant le cap sur Puerto Limon (le port du citron ?) mais en faisant une halte à Cahuita. On nous avait dit du bien de cette petite ville, bordée par un parc national (gratuit, ce qui est rare au Costa-Rica) et bien sûr par la mer Caraïbe. Bon, je vais encore passer pour un vieux râleur mais en fait, Cahuita fait partie de ces villages qui ont troqué leur activité historique (la pêche) pour se ranger à la cause du tourisme, version backpackers. Et vous savez à quel point j’apprécie cette population de touristes !
En revanche, la route longe la mer et, entre la végétation tropicale, apparaissent régulièrement d’immenses plages tout juste occupées par des troncs d’arbres échoués. Plutôt chouette. De petits reliefs en bananeraies, nous avons atteint le port citron (Puerto Limon, faut suivre !). Une ville, ni moche, ni belle, mais avec des vrais gens dedans. Et ça fait du bien ! Alors le soir, nous sommes allés manger une glace servie dans un gobelet ; avec du sirop dégoulinant, des chamallows (si, si!) et je ne sais plus quoi d’autre, mais très très sucré !; assis sur un muret face à la mer, et entourés de Costariciens qui, comme nous, mangeaient la même glace un peu dégueu.
C’est con, hein, mais j’aime bien ces ambiances sans prétention qui font qu’on se sent bien quelque part.