Si vous avez tout lu depuis le début (rassurez-vous y’aura pas interro), vous savez déjà que lors de notre premier passage au Guatemala, Fred a fait un malaise qui ne nous aura pas laissé un souvenir immémorable des populations rencontrées à cette occasion. Heureusement, nous sommes têtus et nous sommes donc revenus (en réalité, c’est pas comme si on avait le choix!). Car d’Antigua (pourtant très fréquentée) à Chichicastenango, la gentillesse et la douceur des guatémaltèques n’a jamais fait défaut.
À « Chichi », nous avions réservé une piaule dans le centre historique et, en arrivant, nous avons (en toute simplicité) demandé s’il y avait un garage, un parking ou n’importe quoi d’autre pour y laisser les motos pour la nuit. « Nous n’avons pas de garage mais vous pouvez rentrer les motos dans le hall ». Histoire de ne pas envahir complètement le hall, la seconde moto a trouvé une place dans le salon des propriétaires. Non, on n’est pas chiants, pourquoi ? Le vieux monsieur sortait donc la moto tous les matins et la rentrait tous les soirs (celle du hall est restée là, le temps de notre séjour). En réalité, j’avais un peu honte mais le vieil homme, vraiment très gentil, m’a assuré que ça ne l’embêtait pas, et que lui même avait possédé une moto par le passé. Alors, si c’est un vieux motard, il n’y a plus rien à dire ?
Ainsi posés à deux pas de la vieille église (construite par les espagnols en 1540) et de l’immense marché qui l’entoure, chaque balade nous faisait traverser ce marché. Et, puisque nous sommes très observateurs, nous avons remarqué que, à la différence des pays voisins, la population est au Guatemala assez peu mélangée. C’est à dire que les physionomies, comme la langue ou les vêtements, sont restés fidèles aux origines Maya. Dans les faits, les couleurs vives explosent et les adultes m’arrivent au menton (très observateurs, hein?). Aussi, en traversant le marché, les étrangers ne sont pas difficiles à repérer, ce sont ceux qui dépassent de la mêlée ! Dont nous par exemple.
Nous avons donc trainé, mangé et arpenté toutes les rues méchamment en pente autour du marché de Chichicastenango. Car il y a un autre aspect que nous avons remarqué de ce pays (décidément, vraiment observateurs, hein ! ) : les villages et autres agglomérations ne se soucient jamais des reliefs. Dans la pratique, soit nous crachons nos poumons pour escalader les rues, soit les motos (pourtant puissantes !) finissent régulièrement sur le premier rapport pour atteindre un centre-village !
En faisant route vers le lac Atitlan (un autre lieu largement apprécié des voyageurs), la route semble avoir été simplement jetée sur les reliefs sans autre forme d’interrogations. Aussi, des pentes à 20% n’impressionnent manifestement personne. Pourtant, les camions à bout de souffle et surchargés y crachent des gaz d’échappement que personne n’a envie de respirer, tout en roulant à une honorable vitesse de 20 km/h, pendant que les voitures patientent dans l’espoir de pouvoir doubler. Sur ces routes, nous avons sans doute battu notre record de vitesse moyenne : 4 h pour 114 km (soit environ 28 km/h!).
Sur les rives du lac Atitlan, nous sommes arrivés au village de San Pedro de la Laguna. Un de ces villages dont les ruelles semblent avoir pour but de se débarrasser des vieux ou des véhicules les plus pourris.
C’est là que nous avons rencontré Pedro. Un gars d’un mètre cinquante (adulte, quoi) au sourire vissé à demeure et qui, avec une infinie patience, nous a montré son atelier et son boulot de réparateur de pneus (« llantero » comme ils disent ici). Un « service rapide » version Guaté en quelques sortes. Une réparation y est facturée un peu moins de 3€… (démontage/remontage de roue inclus). Heureusement, tous les véhicules qui roulent ici usent leurs pneus jusqu’à la corde. Deux ou quatre roues, les pneus lisses sont légion et de fait les crevaisons ne sont pas rares. Ouf !
Au bout du compte, y compris dans les endroits touristiques, les guatémaltèques ont toujours fait preuve d’une gentillesse incroyable. La seule conclusion à en tirer était : heureusement que nous sommes revenus !