Bon « les enfants racontent », ça en est où? C’est à dire que Tintin notre rédacteur en chef quotidien a découvert sa nouvelle série Game of Throne, qui est apparemment plus divertissante qu’écrire pour le blog des vieux.
Du coup, le journal au jour le jour s’abandonne un peu plus de jours en jours.. Mais bon, ce matin, je me suis dit que nos aventures et nos talents de reporter devaient bien manquer à quelques curieux, puis comme ce voyage sans nous, c’est quand même un peu nul, faut bien qu’on montre qu’on est là! On s’était quitté en Guyane, là où on a laissé les vieux et leur moto, pour traverser la frontière comme des mineurs vagabonds errant dans les paysages nouveaux du Brésil en quête de nourritures et d’hôtel pas chers. On est maintenant à plus de 2 000km de là-bas, et tout vous raconter brièvement serait un peu dommage, donc j’ai choisi de vous raconter 3 moments/expériences qui m’ont marquée durant ces quinze derniers jours.
LA TRAVERSEE DE L’AMAZONE
Cette traversée était un passage obligatoire dans ce début de voyage, nous avions donc eu le temps de se l’imaginer de toutes les manières dont elle aurait pu se passer. Pourtant, c’est pleine de surprises, bonnes et mauvaises que nous l’avons vécu. Le bateau rien qu’à lui même trahissait mon imagination arrivé au port quatre heures en retard, très gros ferry, moi qui m’attendais à un tout petit bateau de pêcheur avec un étage aménagé en bouiboui pour manger les quelques repas des 24 heures prévues. Mais bon, nous voilà donc embarqués à la nuit tombante avec une quinzaine de brésiliens dans le but de rejoindre Belém.
La première nuit se déroula tranquillement ( on commençait à s’habituer au hamac, sauf Fred que le froid hante encore (faut pas le dire mais moi j’avais un duvet)). Mais bon, à cause de lui, j’ai encore loupé le p’tit dej, (je me fais carrément réveiller par une brésilienne, inconnu du bateau, qui vient me vendre ses crevettes à 2 reais ou 50ct d’euros) Je comprends alors d’où elle vient quand je descends dans le bac, découvrant les paysages nouveaux; les hauts immeubles de Macapa avaient disparus laissant place aux quelques habitations en bois sur les bords du fleuve.
La jungle du bagne de Cayenne, je vous le dis, à coté, c’est de la gnognotte! C’est à ce moment que j’apprends que la traversée passe maintenant à 36 heures, donc une nuit en plus. L’explication: des bateaux en pannes, on s’improvise sauveurs pour aller chercher les rescapés! Sauf que plus le bateau -en fin d’aprèm- s’approche du bled à accoster, plus on prend peur, même très très peur! C’est à dire qu’on a l’impression d’accueillir le double ou le triple de la capacité du bateau.
Avec Arthur, on se dit qu’on irai bien faire un tour dans le village, de une, pour éviter cette horde débarquant, et en plus, parce que les repas servis sur le bateau, c’est presque pire que les hôpitaux de Paris. Mais en débarquant, on découvre également une troisième raison, le bled est vachement sympa; bien que perdu au milieu de l’Amazone, c’est l’ambiance de ouf; des stands de bouffe tous les trois pas, une scène de concert perchée sur pilotis au dessus du fleuve avec les enfants qui se baignent/dansent juste en dessous. Enfin bref, moi qui voulais me baigner dans l’Amazone, je serais bien restée. Mais bon, 6 brochettes, 6 beignets, et on retourne voir l’évolution du bateau. Et là, c’est dur!
En étant sur un côté du pont, impossible d’apercevoir la fleuve de l’autre coté; les hamacs s’entassent, collés et même se superposent (c’est dur à imaginer, je vous mettrais une photo). Je repars faire un tour avec Fred pour racheter quelques trucs, en payant le vendeur, le bateau gronde, on se regarde effrayés (va t-on rester là finalement?), le vendeur se marre et nous rassure, il part au troisième grondement. Ce dernier retenti et nous voilà reparti. Le bateau se réarretera plus tard, mais on dormira déjà (on ne saura donc pas si les nouveaux embarquants ne sont pas venu se coler avec nous dans notre hamac faute de place ;)). 6h sonne, on est arrivés, le bateau paraît vide tout d’un coup, c’était une belle expérience mais j’étais tout de même contente de revenir à la terre ferme… (même si chez Gilda, le hamac ne nous aura finalement pas quitté!)