On a beau être grognon et refuser de faire le touriste, il est parfois difficile d’échapper à sa triste condition. A savoir : moi aussi je suis un touriste !
Alors on range sa fierté de côté et, comme tout le monde, on va s’acheter le ticket (20€ !) Pour le funiculaire qui conduit au fameux “Cristo Redentor”, soit le Christ rédempteur…tout un programme, non ?
Puis, nous aussi, nous sommes montés dans le petit train, bondé de touristes munis de leur perche à selfie réglementaire. Nous aussi, nous nous sommes laisser conduire pour escalader le relief touffu de végétation tropicale avant d’arriver au sommet où trône l’immense statue qui domine toute la baie.
En quittant le wagon, tout d’abord, nous avons cru qu’une secte avait investi les lieux car les comportements nous semblaient pour le moins étranges. Certains étaient allongés sur le sol, ou plus exactement sur un tapis de caoutchouc (offert par Pirelli), d’autres adoptaient une position fixe les bras relevés et les paumes des mains tournées vers le ciel, d’autres encore affichaient des sourires radieux en contemplant leur téléphone, comme s’ils avaient eu subitement une révélation. L’ensemble ne pouvait que nous faire conclure à la puissance magique de ce lieu. Dorénavant, plus rien ne serait jamais comme avant et la paix régnera enfin sur le monde. Enfin, moi c’est ce que j‘ai pensé.
Et puis je me suis retourné et j’ai compris. Ceux qui sont allongés sur le sol photographient ceux qui ont les bras en croix, dans une posture qui vise à les confondre avec le Cristo Redentor….
Pour les étourdis qui auraient oublié leur téléphone/appareil photo, il y a même un reporter photographe (donc équipé de son gilet de reporter) prêt à immortaliser ledit étourdi qui pourra malgré tout repartir avec sa photo souvenir. Ouf !
Pour la paix dans le monde il faudra attendre encore un peu, alors en attendant je vais profiter de la vue sur la baie de Rio. Quand même ça déchire!
