Ce voyage en Amérique du Sud, ça fait 1 an, 2 ans (je ne sais plus!) qu’on le prépare. Mais quoi qu’il en soit, ça doit faire trop longtemps. Vous savez ce que c’est, à force d’anticiper, de prévoir, d’imaginer, on a finalement l’impression que les choses sont établies. Il suffit alors d’un grain de sable dans l’engrenage pour que tout se casse la gueule. Bon, c’est à peu de choses près ce qu’il s’est passé. Et avant même de partir.

Alors reprenons dans l’ordre. A force de nous voir partir, nos nains (on en a quelques uns!) avaient bien envie de faire partie de cette escapade. Et pour être tout à fait francs, nous aussi on avait bien envie de les y associer. On avait beau jouer les « voyageurs solitaires » (vous noterez que l’expression est quelque peu malheureuse au pluriel), chaque fois, c’est un peu les gorges serrées qu’on les laissait à l’escale. Bref, cette fois fredetaldo ont associé les 4 nains (j’ai dit qu’il y en avait plein!) au projet. Donc 3 motos en duo pendant les deux mois d’été, puis une moto chacun, en solo, pour le reste du périple. Soit, jusqu’à la fin de l’année. Au programme, une boucle en Amérique du Sud au départ de Cayenne en Guyane française.

Mais ça c’était avant.

Honda, partenaire de la balade, nous équipe en moto. Des 250 CRF Rally. Les motards se demanderont sans doute pourquoi ce choix ? La raison est simple, et multiple. D’abord, nous avons constaté qu’une moto de 100 CV pour rouler à 90 km/h n’a pas grande utilité. Ensuite, nous avons souvent maudit le poids, toujours jugé excessif, sauf sur autoroute, mais il y a peu d’autoroutes dès qu’on quitte le vieux continent (et puis ce n’est pas ce qu’on préfère). Enfin, pour le prix d’une grosse moto, il y a trois petites brêles, que nous pré-sentons comme étant assez bien adaptées ( conso : 3 l/100 km, par exemple !).

Tout ça était encore vrai il y a quelques semaines…

Depuis, Fred s’est bourée avec sa brêle perso à quelques jours du départ, y laissant au passage un poignet. En dehors du désagrément (ça fait mal, et un plâtre c’est pénible), le projet du voyage familial s’est cassé la figure à la même occasion. Et sans possibilité de le plâtrer.

Nous avons donc basculé dans l’improvisation. Et depuis, ça continue.

Premier plan B : on laisse tout tomber. Bof.

Deuxième plan B (soit B’?) : Aldo part seul sans Fred et celle-ci le rejoint à la fin de l’été quelque part vers le sud du Brésil ou le Paraguay ( ce qui suppose se faire rembourser les billets d’avions, et trouver un logement car nous avons eu la bonne idée de faire un échange d’appart avec des brésiliens).

Troisième plan B (soit B ter?) : tout le monde part, Aldo sur une moto les nains et Fred dans une voiture de location pour le début du voyage.

Après quelques tergiversations, c’est la troisième version qui a été retenue.

Nous avons donc tous utilisé nos billets d’avion (retenus il y a quelques mois) pour nous rendre à Cayenne. Puis avons pris contact avec le concess qui devait recevoir les brêles. Entre-temps, les dockers se sont mis en grève et le container contenant les motos est resté immobilisé sur le bateau.

Pour résumer, nous sommes donc en Guyane et attendons de récupérer (peut-être) la moto du voyage. Mais si le transitaire n’arrive pas à récupérer le container, le bateau repartira…avec la moto à son bord. Cool, non ?

C’était quoi déjà ? Ah oui : L’aventure c’est faire face à l’inconnu !

Cayenne, suite

Le capitaine du navire, qui se soucie peu des grèves, a décidé de reprendre sa route sans décharger ses containers. Et donc en conservant les motos à son bord…

Le plan B ter est donc tombé à l’eau (si je puis me permettre) également.

A nouveaux les cerveaux se sont mis à bouillir pour chercher un plan W (à force, on doit bien en être là!). Nouveaux mails, nouveaux coups de téléphones, etc.

Le concessionnaire local (Guyane Motorsport) a participé au jus de cerveau en ajoutant un élément déterminant. Une 250 CRF Rally est disponible dans leur concession. L’idée est donc de permuter avec une de celles qui doivent arriver un jour.

A priori, ça ressemble à une vraie bonne idée, mais reste le problème de l’immatriculation. A quel nom ?

Sous quels délais ?

Là encore, on a remis une couche de jus de cerveau et une autre couche d’email et coups de fils.  Pour faire court, l’idée est validée par les différents intervenants et la carte grise sera à mon nom !

Voila pour les faits. Je me suis donc retrouvé un vendredi soir au guidon (enfin) d’une 250 CRF. Sur ce, nous sommes partis faire une balade d’un week end à Saint Laurent du Maroni, avec un passage côté Suriname. Sympa.

Lundi, nous avons avons visité le CSG (non pas l’impôt, le Centre Spatial guyanais). En théorie nous savons donc désormais tout sur Ariane, Soyuz et Vega.

Enfin ce mardi, après une semaine d’attente, alléluia, la carte grise est arrivée !!!

Demain nous mettons donc, enfin, le cap sur le Brésil (avec 10 jours de retard ce qui, finalement, aurait pu être pire).

A suivre…