La Paz, avec un tel nom, on pourrait s’attendre à une ville paisible…Cela dit, sans doute que pour un parisien ordinaire, de retour du boulot aux heures de pointes, la ville semblerait effectivement paisible !
C’est à dire que le contexte géographique est assez différent entre la capitale française et celle de Bolivie. Pour l’atteindre nous avons, en effet, roulé sur un plateau d’altitude qui semblait sans fin, avec des paysages désolés (qui peuvent sembler austères selon l’état d’esprit…) dans la zone des 4000 m d’altitude avec un vent, parfois violent, glacé qui balaye une étendue aussi vaste que dénuée de végétation et à peine peuplée de quelques lamas.
Vous voyez le tableau ?
Au bout de quelques heures de ce régime, nous sommes arrivés à EL Alto, en banlieue de La Paz, qui semble agglutiné au bord d’un trou géant dans lequel serait tombé La Paz ! Le centre-ville est tout au fond de la cuvette, mais les bords sont également colonisés par les habitations. Le problème c’est que la cuvette ne peut pas s’agrandir, alors pour répondre aux besoins démographiques grandissants, c’est El Alto qui s’étend.
Tout ça pour dire qu’une grande partie de la ville est découpée par des rues (très) pentues. Les voitures individuelles restant minoritaires, l’essentiel du trafic est occupé par des collectivos (des minibus Toyota Hiace pour l’essentiel) qui s’arrêtent n’importe où, n’importe quand pour charger ou déposer des passagers. Si on y ajoute des rues étroites bordées de trottoirs de 50 cm de large, on a peut-etre l’ombre d’une explication aux embouteillages monstres qui paralysent la ville… Bien sur, il a aussi la solution de marcher. Mais comment dire….?
J’ai déjà dit que les rues étaient très pentues ? J’ai aussi déjà dit que La Paz est la capitale la plus haute du monde ? Et enfin, j’ai du déjà dire, à une autre occasion, que je n’ai jamais été un amoureux de la marche, non ?
Bref, on a craché nos tripes à la moindre promenade.
Et la moto me direz-vous ?
Et bien figurez-vous que depuis quelques temps, elle aussi crachote et fait mine de s’évanouir… Après les pistes du sud, j’ai cru à une cochonnerie infiltrée dans le circuit d’alimentation. Je l’ai déshabillée pour atteindre l’injecteur. Elle est repartie, mais les crises d’asthme sont revenues par intermittences. J’ai fini par la confier au mécano Honda de La Paz qui a trouvé le filtre de la pompe à essence en partie colmaté par la crasse…
En quittant La Paz, c’est donc avec sérénité que nous sommes repartis à l’assaut des bords de la cuvette…. Mais certaines rues doivent avoir des pentes à 20%, aussi notre pov mobylette, même au mieux de sa forme (enfin avec le peu de watts qu’il lui reste à cette altitude !) a refusé d’aller jusqu’en haut ! Heu…je crois qu’elle aussi commence à en avoir marre de la montagne !!