La Colombie faisait partie des destinations qui nous tenaient à coeur dans ce voyage. Or, avant même de partir, nous avions de sérieux doutes sur la possibilité d’entrer chez son voisin, le Venezuela.
Le pays est, en effet, en crise depuis plus d’un an, les frontières ont été fermées, puis ré-ouvertes, mais les témoignages y décrivent une situation tendue… Or, pour pouvoir entrer au Brésil à partir de la Colombie, l’unique route passe par le Venezuela (sauf à rebrousser chemin sur environ 5000 km, ce dont n’avions ni l’envie ni le temps). Nous nous sommes donc entêtés, misant sur un miracle, d’ordre géopolitique ou autre. Bref, nous avons fait les autruches. Or, le miracle n’a pas eu lieu, d’où le titre de ce post !
Nous avons imaginé pas mal de solutions, comme celle de franchir le Darien Gap, entrer au Panama puis traverser l’Amérique Centrale pour nous rendre à Miami. Une sortie qui nous séduisait, mais nous nous sommes dégonflés avant d’être poursuivis par notre banquier. Parmi les solutions, il y avait aussi celle de rester en Colombie puisque, décidément, à force de séduction, nous nous sommes laissés séduire. Mais là, il a suffi d’un échange avec nos nains en France pour en conclure que cette solution ne convenait pas non-plus.
Alors, comme des enfants, nous nous sommes contentés de profiter de la Colombie en nous disant que nous verrions bien en temps voulu… De Cali nous avons donc roulé vers le nord, en direction de Medellin, le fief du cartel du même nom, camp de base de feu Pablo Escobar. A l’occasion nous nous sommes rappelé que ce brigand à la renommée internationale avait proposé à son gouvernement de rembourser sa dette ! On dit, qu’aujourd’hui encore, sa “générosité” auprès des pauvres en faisait un homme aimé…
Même si le temps des barons de la drogue est dévolu, lors d’un échange autour d’un café, un colombien nous rappelait que le pays reste, malgré tout, le premier producteur de cocaïne au monde.
Bon, en guise de psychotrope, nous nous sommes contenté de nous laisser bercer par des routes qui n’en finissaient plus de tourner, en suivant des reliefs parsemés de bananiers, de plantations de café et autres plantes tropicales. C’était beau et plaisant. Lors des pauses, les colombiens prenaient le relai, avec sourires et bienveillance, pour prolonger l’enchantement. J’ai dit que nous aimons la Colombie ? Parce que si je ne l’ai pas dit : nous aimons la Colombie !
Enfin, nous avons fini par atteindre Carthagène. “Cartagena de los indias”, perle de la côte Caraïbe. La vieille ville aux constructions coloniales colorées, porte les marques de son histoire. Siège du royaume d’Espagne pendant pendant plusieurs siècles, les richesses qui ont transité par son port ( traite négrière, or, etc.) ont attiré toutes les convoitises. Des remparts qui entourent la ville, destinés à protéger des conflits armés et des pirates, la vue se perd dans la mer des Caraïbes. Il est alors facile de débrider l’imagination et de revisiter l’histoire avec des ingrédients choisis, quitte à inventer un peu.
J’ai déjà dit qu’on aime la Colombie ? Non parce que sinon : on aime vraiment la Colombie !
Après avoir traîné quelques jours le long du bord de mer, nous nous sommes décidé à reprendre la moto pour rouler vers Bogota. Oui, car quelques investigations via internet et quelques coups de fil nous ont permis de trouver une solution à notre “piège colombien”.
Aérosur assure du fret à destination de Leticia, dans la partie amazonienne à l’extrême Sud-Est du pays. De là, il est facile de rejoindre le Brésil par le fleuve. C’est donc là que nous allons. Nous avons déposé la moto aujourd’hui à l’aéroport. A 1€/kg de fret, on était contents d’avoir une moto légère ! Et oui, l’impro continue… Quoi qu’il en soit, notre “désorganisation” continue de nous amuser et c’est bien là l’essentiel, non ?
La nouvelle solution pour rejoindre le Brésil risque à elle seule de valoir le détour. Profitez-en bien.
Bises.
Toujours captivant, le voyage ! Et les couleurs explosent sur les photos…
Accessoirement, ça me change des Millevaches où j’étais ce ouique end… (ne serait-ce que pour la météo, mais pas que).
A force de lire des récits de voyages, je n’ai, je crois, trouvé personne qui n’ait pas aimé la Colombie…Soyez rassurés, votre réaction doit être normale.
Aujourd’hui, en allant déjeuner à Paris 16, sur un mur (rue du bois du vent) quelqu’un avait tagué : “Jusqu’au bout du monde”… de façon fort élégante. Je me suis douté que ce n’était pas vous…. (humour).
Gardez bien les deux doigts dans la prise !!
Send me some news please , getting a bit worried .Big Kisses Dad
Comme vous je cherchais des infos sur internet pour rejoindre le Brésil depuis la Colombie à moto…merci pour l’infos ! j’espere que votre c’est bien passé 😉
Salut Clément,
et tant mieux si notre info peut te servir ! Pour répondre à ta question, oui tout s’est bien passé, et le plus simplement du monde (vraiment cool ces colombiens !).
Depuis, nous sommes même (malheureusement!) rentrés en France…
Bonne continuation
F & A