En attendant de recevoir nos cartes grises, qui s’appèlent ici « tarjeta de circulacion », nous avons décidé de mettre le cap vers le nord-ouest en direction de Mérida. Une grande ville située sur la crête de la péninsule du Yucatan, à quelques 300 km d’ici. Il était temps pour nous de découvrir une autre grande ville que Cancun, et essayer enfin ces petites motos qui vont être nos compagnes de voyage pour quelques mois !
Sans surprise, ce premier contact nous a confirmé que nous ne serions pas dépassés par la puissance mais aussi que les heures en selle vont être longues… La-dite selle doit être en bois tant elle est tape-cul et puis à 60 km/h maxi, pendant le rodage, nous avons sans cesse un regard dans le rétro pour pouvoir se jeter dans le bas côté lorsqu’un semi-remorque vient nous doubler ! Comme me le faisait remarquer Valentin (le plus jeune de nos nains) : « c’est la première moto neuve de ta vie ! ». Je ne sais pas comment je dois prendre ça, …alors je me répète en boucle : « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! ». Et puis ces petites motos ont aussi, objectivement, plein d’avantages comme par exemple leur consommation risible. Le premier calcul de consommation nous indique 1,75 litres pour 100 km et une autonomie qui dépasse les 350 km. Et puis, il faut reconnaître qu’elles ont aussi le mérite de recentrer sur l’essentiel de ce que chacun peut attendre d’un voyage. Ainsi, pour jouer les bellâtres aventuriers en terrasse de troquet c’est assurément raté, puisque absolument personne ne nous remarque ! Evidemment ces motos, qui sont parmi les plus vendues ici, sont à l’opposé d’une 1200 GS Adventure full équipée. Mais en fait, nous on aime bien ça.
Bref, nous avons mis deux jours pour atteindre Mérida, avec la sensation que ce voyage commençait enfin. En cours de route, nous avons piqué une tête dans une cénote et avons mis les roues dans une méga-concentration de motards, du côté de Valladolid. 2000 « bikers » attendus, en provenance de tout le pays et des pays voisins. Ce qui habituellement n’est pas vraiment notre tasse de thé. Mais là, il faut reconnaître que c’était plutôt marrant. Les bikers tatoués façon « bad boys » scotchés sur leur Harley y côtoient les motards en short et tongues au guidon de petites cylindrées « made in China », des motardes au guidon de leur machines sportives ou des familles (venues à trois sur leur moto), sans que personne n’y trouve rien à redire. Et puis tous le monde à d’abord le sourire, et ça c’est plutôt chouette.
Quelques jours plus tard, en faisant route vers le sud, nous sommes arrivés à Bacalar. Un spot naturel qui a tout d’une carte postale en bordure d’une grande lagune mais, évidemment, haut-lieu du tourisme mexicain… Nous nous sommes réfugiés dans une pension de famille en dehors de la ville, chez Antonia. Une sympathique dame qui nous a un peu raconté sa vie, un peu nourri aussi, le tout avec un rire inimitable et une bonne humeur contagieuse. Lorsque, au bout d’une semaine, nous avons reçu nos « tarjetas de circulacion » et les magnifiques plaques d’immatriculation qui vont avec, il était temps pour nous de partir vers le Bélize.
Au moment de partir, Antonia est venue vers nous avec des cadeaux ! (dont une encombrante couverture que nous avons eu du mal à caser, mais c’était tellement gentil que …nous la trainons désormais dans nos bagages).
Dernières accolades et puis « hasta la vista » !
Le voyage passe souvent par la case “belles rencontres”. Ces rares moments font les beaux souvenirs. En tout cas, bonne et heureuse aventure pour votre voyage, et prenez soins de vous deux.
Merci Philippe ! C’est vrai que les rencontres sont sans doutes ce qui marque le plus en voyage, les bonnes comme les mauvaises d’ailleurs, même si ces dernières sont heureusement plus rares.