Comme un caillou dans la chaussure auquel on s’habitue, ce n’est qu’en retrouvant de vraies ambiances paisibles que l’on mesure une tension passée. C’est exactement ce que nous avons ressenti en entrant au Nicaragua. Il y a du monde dans les rues le soir, les bars ont des terrasses où les conversations et les rires s’expriment en toute quiétude et les échanges spontanés sont revenus occuper nos journées. Tout est redevenu tellement cool que nous aimons déjà tout particulièrement ce pays. Pourtant un vieil homme qui, comme nous, attendait son plat dans une cuisine de rue au Honduras avait dénigré le Nicaragua en le comparant aux régimes de Castro à Cuba ou de Chavez au Vénézuela. Soit des pays « communistes/dictatoriaux ». Ce qui, il faut bien le dire, n’est pas tout à fait faux.

En y voyageant comme nous le faisons nous avons cependant constaté le facette heureuse de cette vision « collectiviste » de la société. Les programmes d’éducation pour tous ont apporté à la population une culture générale qui n’est pas comparable aux pays voisins. Depuis le début de ce voyage, c’est incroyable le nombre de fois où des interlocuteurs lambda ne situaient pas (par exemple) le Panama, en nous demandant si nous allions prendre le bateau pour atteindre ce pays ? Ou encore quelle route il faut emprunter pour venir d’Europe… Au Nicaragua, ces notions de géographie très floues ont laissé place à une vision du monde plus en adéquation avec l’ère du téléphone cellulaire et de l’internet pour tous. Les diverses lectures et échanges nous ont également appris que la gratuité du système de santé a fait chuter la mortalité infantile et que les hôpitaux fonctionnent bien.

Autre aspect, facile à constater pour nous, l’aménagement du territoire, comme le réseau routier, les transports, la distribution de l’eau ou de l’électricité, est en bon état. Des priorités qui m’ont rappelé la Russie Soviétique. Avec les mêmes avantages mais aussi les mêmes travers… Le chef d’Etat, Daniel Ortega, est un sandiniste de la première heure. Un mouvement qui est venu à bout de décennies de dictature du clan Somoza (largement soutenu par les USA). Cette culture de la « révolution sandiniste » est toujours d’actualité et largement revendiquée (musées, drapeaux, etc.). Ortega, quant à lui, dirige toujours le pays et apprécie manifestement tout particulièrement sa position de leader (incontesté/incontestable). Bref, la contestation n’est pas de mise et les opposants sont expulsés ! Heu…ça s’appelle comment déjà ce type de régime ?

En dehors de ces considérations idéologiques, il s’agit d’un pays facile et agréable pour y voyager. Avec ses volcans et ses grands lacs, le décor naturel est simplement beau ! Les villes historiques, comme Granada présentent une architecture coloniale et colorée ce qui, cumulée avec des échanges nombreux et amicaux en font pour l’heure notre destination coup de cœur. Les virées nocturnes se sont enchainées, agrémentées par des retrouvailles avec des voyageurs rencontrés quelques semaines plus tôt. Lors des pauses sur la route, nous sommes régulièrement sollicités pour échanger quelques mots, qui se terminent invariablement avec un sourire en nous souhaitant un bon voyage.

Enfin, puisque notre itinéraire n’est pas vraiment fixé, nous avons atterri sur la côte Pacifique. Et, bien que peu adeptes des plages, il faut bien admettre que « ça claque » !

Au total, ces plaisirs simples nous ont encouragé à trainer encore un peu plus, les jours se changeant parfois en semaines, sans y prendre garde. Mais voyager en ayant le temps, permet aussi ça. Et c’est précisément ce que nous aimons. Bref, on profite !

24 – La fin du voyage ?

On n'avait pas vraiment de date précise pour terminer cette tranche en Amérique Centrale. Mais il faut bien admettre que suite à la vente des motos, ce voyage semblait sacrément engagé dans sa dernière ligne droite. Car il ne faut pas oublier que si nous aimons tout...

23 – Se vende

S'il existe une notion particulièrement traitre en voyage, c'est la notion du temps. Les premières semaines on reste calé sur le « temps d'avant ». Le temps d'avant le voyage. Et, de fait, six mois de vadrouille ça ressemble à une vraie tranche de vie où le temps...

22- Les nouveaux aventuriers

(Dix km à pieds, ça use, ça use...)Depuis notre retour au Mexique, nous avons traversé l'état du Chiapas, essentiellement par les montagnes, avec une pause de quelques jours à San Cristobal de las Casas (2100 m d'altitude, ou quelque chose comme ça). Une belle ville...

21- On a bien fait de (re)venir

Si vous avez tout lu depuis le début (rassurez-vous y'aura pas interro), vous savez déjà que lors de notre premier passage au Guatemala, Fred a fait un malaise qui ne nous aura pas laissé un souvenir immémorable des populations rencontrées à cette occasion....

20- Quelle frontière ?

On se sait jamais tellement à quoi s'attendre en arrivant à un poste frontière. Parfois on a la sensation de se faire plumer par des taxes diverses et variées. Auquel cas, le passage est long : l'émigration, les douanes, puis retour à l'émigration, avec chaque fois...

19- Et dieu dans tout ça ?

Maintenant « qu'on sait ce qu'on sait », pour être tout à fait franc, on n'était pas hyper détendus à l'idée de repasser au Honduras. Pourtant, avec un pauvre petit transit (moins de 200 km d'une frontière à l'autre), nous avons décidé d'y faire une révision des...

18- Arriba Bukele !

Dans ce demi-tour qui n'en est pas un, il y a une vraie nouveauté pour nous : Le Salvador. Comme tout le monde nous avons entendu beaucoup de choses sur leur président, fraichement réélu : Nayib Bukele. Un « dictateur cool », selon lui, qui a pour l'essentiel...

17- On fait demi-tour, ou pas ?

On a beau considérer ce voyage comme une boucle en Amérique Centrale, il reste que brutalement on peut tout à fait considérer que, en vrai, nous faisons demi-tour. D'ailleurs, vu le nombre restreint de routes, il y a effectivement des lieux où nous passerons pour la...

16- Vieux con !

Smartphone et GPS, maps-me, Booking, Hostel world, etc. Par le passé, nous avions déjà constaté le stade du voyageur 2.0, mais la magie de l'internet ne s'arrête jamais. Car de la même façon qu'il est entendu que désormais il est possible de travailler ou de trouver...

15- La route du rhum (et du piment)

Ok, je devine déjà les sourires en coin à peine dissimulés et les moqueries assumées des plus taquins nous traitant de soiffards ou pire encore ! Pourtant, ça n'a rien à voir avec ce que vous pouvez imaginer ! Voyager c'est s'intéresser aux cultures locales et quoi de...