Par des chemins de traverses, propices à l’usage du deux-roues, partons explorer les différentes facettes de l’Aisne. Pour cela, nous avons concocté 3 itinéraires où plaisir rime avec découverte. Alors à votre rythme, à votre convenance, suivez le guide !
Carnets de route et Roadbooks sont à télécharger sur le site “j’aime l’Aisne”.
Entre l’Île de France et la frontière Belge, le département de l’Aisne est d’abord connu comme le siège de batailles historiques durant le conflit mondial de 1914-1918. Pourtant, acteur affirmé de la mémoire collective, les repères qui jalonnent le territoire ne se limitent pas à cet aspect. Pour s’en convaincre, il suffit de chevaucher sa moto et de se laisser faire ! Car nous vous avons concocté 3 itinéraires, à travers lesquels le plaisir des belles routes vous conduira à découvrir différents aspects, parfois inattendus, mais toujours plaisants, de ce territoire.
Au départ de Guise, au nord, approchez la vision pragmatique d’un « socialiste utopique » puis, laissez-vous portez par les sinuosités de la vallée de l’Oise pour découvrir des villages construits de briques rouges, caractéristiques d’une architecture populaire du « Nord ». Vous y apercevrez alors les églises fortifiées, de la Thiérache, avant de rejoindre la cathédrale de Laon et ses mystères.
Par le « chemin des dames », c’est une rencontre avec les poilus que nous vous proposons, en sillonnant des plateaux calcaires où apparaitront aussi quelques constructions troglodytiques.
Au sud du département, enfin, ce sont les vignobles de champagne, qui occupent l’espace. Les producteurs y ouvrent volontiers leurs portes pour gouter, ou en apprendre plus sur la « boisson des rois ».
La ruralité de l’Aisne s’exprime ainsi dans une campagne paisible et plaisante à parcourir, où le hasard des rencontres permettra de mettre en lumière un autre attrait du département : la gentillesse de ses habitants !
Alors si la moto est un formidable outil de découverte, laissez-vous séduire par celui conjugué de l’Aisne à moto !
Itinéraire 1 :
La vallée de l’Oise et les églises fortifiées de Thiérache
Cet itinéraire débute dans la commune de Guise, siège historique des poêles Godin depuis le XIXème siècle. Or, Jean Baptiste André Godin, est un socialiste utopique convaincu. Il construit près de son usine un « Palais social » : Le Familistère de Guise. Difficile de venir par ici sans s’intéresser à ce « père de l’économie sociale ». Le site se visite et son histoire est passionnante !
En sortant du familistère, rejoignez la « route touristique de la vallée de l’Oise ». Elle longe la rivière en suivant ses sinuosités. À travers de beaux panoramas, bocages uniques et villages paisibles, apparaitront les premières églises fortifiées. Construites en briques rouges et sous forme de fortins, elles servaient de refuges, en cas d’attaque du village. On en dénombre plus de 60 dans la région.
À partir d’Autreppes nous obliquons au Sud vers d’autres églises fortifiées remarquables, situées sur les communes de Burelles, Plomion ou Jeantes. Dans ce dernier village, l’église abrite des fresques et vitraux réalisés par le peintre néerlandais contemporain Charles Eyck.
En quittant Jeantes, nous repartons vers le Ton, un affluent de l’Oise, que nous longerons vers Leuze. Quelques km plus loin, nous arrivons à Parfondeval, un des « plus beaux villages de France ». De la place principale, de belles ruelles permettent de rejoindre l’église fortifiée tout en appréciant une architecture représentative du monde rural historique.
En repartant, profitez des à-plats de couleurs dessinés par les champs dans le décor vallonné. Car bientôt, dans l’horizon, c’est la silhouette de la cathédrale de Laon, perchée sur son éperon, qui apparaîtra. Et enfin, c’est par d’authentiques lacets que la route débouche sur les quartiers historiques de la cité médiévale. Là, des ruelles pavées ouvrent l’accès à une grande place, dominée par la cathédrale Notre Dame de Laon.
Itinéraire 2:
Du laonnois au soissonnais par les chemins de traverse
La cathédrale Notre-Dame de Laon est située au sommet d’une butte, au cœur de la ville médiévale. Sur son parvis, nous avons rendez-vous avec notre guide, grace à qui nous accédons aux étages puis aux galeries, et remontons le temps, à travers des décors qui se poursuivent jusque dans les souterrains de ville. Deux heures plus tard, c’est encore sous le charme que nous reprenons la route pour le lac de l’Ailette.
Des rives qui semblent estampillées « bien être », grâce à un Center Parcs mais aussi un golf et un hôtel-restaurant confortable. Entre le lac et la vallée de l’Aisne s’étire un plateau où ont eu lieu de célèbres batailles de la grande guerre : « le chemin des dames ». Stèles, statues et musée commémorent ces évènements historiques.
Alors, pour mieux imaginer le quotidien des poilus, nous faisons halte à « La caverne du dragon ». Une ancienne carrière souterraine dont les aménagements plongent le visiteur dans la vie quotidienne des soldats. Mais, depuis un siècle, les reliefs naturels ont repris possession du décor. Pour les appréhender agréablement, un belvédère est posé sur « le plateau de Californie ».
Un peu plus loin, du coté de Paissy, quelques grottes sont aménagées en constructions troglodytiques. Puis, nous quittons les villages encaissés pour rejoindre les vestiges du château de Fère en Tardenois. Une édification du XIIIème siècle, avec un remarquable pont de style Renaissance qui enjambe les douves depuis le XVIème siècle.
À l’heure du pique-nique, nous choisissons une aire parsemée de rochers, dont les formes semblent sculptées : la Hottée du Diable. Un lieu de légendes mais aussi d’inspiration pour les Claudel.
En fin de journée, nous arrivons à Septmonts. Un village célèbre pour « ses pas de moineaux » (des excroissances sur les pignons de maisons), mais aussi pour son château du XIIIè siècle, dont émerge le donjon de Septmonts, haut de 43m.
Enfin, nous retrouvons notre hébergement où, pour récupérer d’une journée de moto, rien ne vaut une baignade dans la piscine ou un moment de détente au spa !
Itinéraire 3 :
De l’abbaye de Longpont au terroir de Champagne
Mettons le cap vers la fin du plateau soissonnais et l’orée de la forêt de Retz. Car sur la grande place de la commune de Longpont, un monumental fronton percé d’une grande rosace vide annonce les vestiges de l’abbaye cistercienne de Longpont. Une magnifique construction gothique du XIIème siècle. Dans le village, une rue pavée permet de franchir une porte fortifiée de l’abbaye, en place depuis le XVème siècle.
En reprenons la route, en lisière de forêt, nous roulons vers la Ferté-Milon, où nous découvrons les ruines d’un château du XIVème siècle, à l’histoire particulière puisque son état de ruines est dû à une construction jamais achevée ! Autre singularité pour la ville natale de Jean Racine : la présence d’un pont métallique signé Gustave Eiffel, mis en place deux décennies avant la célèbre tour, mais dont la parenté ne souffre aucun doute !
Près de Château-Thierry, c’est une imposante construction à double colonnade qui trahit la proximité de la ville : le « Monument Américain de la Cote 204 ». Pourtant, dès l’entée dans la ville, qui a vu naitre Jean de Lafontaine, nous rejoignons les bords de Marne. Car cette bordure de rivière coïncide avec une entrée dans la zone de production du Champagne. 3ème producteur de champagne, les terres viticoles de l’Aisne longent la Marne sur des reliefs aussi plaisants à parcourir qu’à contempler (au Mont Bonneil notamment).
En faisant halte à la maison Pannier, visitons les anciennes carrières médiévales aménagées en caves destinées à l’élaboration de champagne. Une visite qui se termine par une dégustation. Avec conseils et pédagogie, le visiteur est guidé pour affiner et identifier ses goûts.
Enfin, pour terminer cette journée rendons nous à Condé-En-Brie pour une visite du château de Condé. Un domaine privé et habité toute l’année, qui abrite des décors somptueux réalisés par des artistes de prestige. Un château et un parc aux arbres plusieurs fois centenaires pour évoquer toute une partie de l’histoire de France.