Ultime pays de cette suite d’Etats qui constituent l’isthme panaméricain, le nom du Panama se confond souvent avec celui du canal. Peut-être parce que le canal est plus connu que le pays lui-même ? Après tout, qu’est-ce qu’il peut bien y avoir dans ce pays à part son canal ? Heu…le secret bancaire et son paradis fiscal ? Mais si, rappelez-vous les « Panama Papers » !

Il reste que, officiellement, le canal contribue à hauteur de 80% au produit intérieur brut du pays. Pour se rendre compte de la manne financière que le canal représente, je vous propose l’exercice suivant :
Pour les porte-containers, les droits de passage sont comptés à partir du nombre de containers. A, raison de 54$ l’unité, sachant que les navires les plus gros peuvent transporter 4000 containers, combien de pognon ça représente ? (Je vous aide : 1,5 milliards de dollars annuel). Pas une paille ! Pour la petite histoire, depuis son ouverture (en 1914) jusqu’en 1999 le canal était administré par les USA. Ils sont vraiment trop fort ces américains ! Et sinon, dans les revenus du pays, il y a aussi les bananes et la canne à sucre…

Comme tous le monde, nous étions donc curieux de voir de près ce canal. Nous avons commencé par découvrir qu’à cet endroit seuls 80 km séparent l’océan Pacifique de l’Atlantique (mer Caraïbe). Les ingénieurs qui ont bossé sur le projet et choisi cet endroit n’étaient pas si cons ! Le pont des Amériques enjambe le canal côté Pacifique et le pont de l’Atlantique à l’autre extrémité. C’est de ce côté là que se trouve le lac artificiel de Gatun et les fameuses écluses du même nom. En les approchant nous avons vu les locomotives qui tractent les supers-tankers et porte-containers géants pour le passage de ces écluses. Impressionnant !

Nous avons commencé par y trouver un logement en bord de mer avec une petite cuisine. Et puis les enfants de la maison voisine, qui passaient leur journées dans l’eau, sont venus faire la conversation avec Fred entre deux baignades. Nous sommes vite tombés amoureux de ce coin qui n’a rien à voir avec les paradis de surfers de la côte Pacifique et qui nous a donné à voir une image très différente du Panama. Comme souvent en ce qui nous concerne, il faut bien avouer qu’il suffit de quelques sourires et de peu de choses simples pour nous donner envie de poser nos bagages un peu plus. Bon ok, ouvrir sa porte et se trouver à dix mètres la mer Caraïbe ne rentre pas toujours dans la catégorie des choses simples, mais bon, vous avez compris !

Portobelo nous a aussi donné envie de prolonger l’exploration de la côte Caraïbe, alors nous avons mis le cap sur Bocas del Toro, près de la frontière du Costa Rica. Une grande baie et une série d’îles qui, lorsqu’on regarde une carte, semblent avoir été déchirées de la côte. Pour le coup, il s’agit d’un endroit touristique mais nous ne pouvons pas toujours bouder les zones touristiques sous prétexte qu’il y a des touriste ! Puisque, comme diraient nos enfants : nous aussi nous sommes des touristes. Mais comme nous avons pris l’habitude de leur répondre : c’est vrai, mais nous on n’aime pas les autres ! Bref, nous sommes allé à Bocas del Toro. Et histoire de nous clouer le bec, nous sommes arrivés en plein carnaval ! Un événement qui attire beaucoup de monde et donc fait monter les prix des hébergements… D’ailleurs pour être tout à fait honnête, nous avions renoncé à y aller. Et puis, Marine et Sami (qui font le tour du monde sans avion et que nous avons retrouvé à plusieurs reprises) nous ont contacté…depuis Bocas del Toro.

C’est donc en duo sur chaque moto que nous avons sillonné l’île principale (Isla Colon). Bin oui, avec Marine et Sami, faut suivre ! Beaucoup de monde mais musique tous les soirs (dont un concert de vieux salseros magnifiques) et il faut bien reconnaître que les plages sont magnifiques et que la vie y est douce. Un week-end à part, mais bien sympa. Et puis chacun a repris sa route. Pour eux : trouver un voilier pour la traversée du Pacifique et pour nous : le Costa Rica sur le versant Caribéen.
