Parmi les destinations à découvrir au moins une fois dans une vie, l’Australie figure généralement en bonne place. Mais de l’Outback, aux plages de surfeurs en passant par la baie de Sydney, le pays est grand ! Alors nous avons choisis une route magique et unique à la fois : La Great Ocean Road !

Officiellement répertoriées pour assurer la promotion d’une région, parfois recensées pour leur place dans l’histoire, ou encore de façon tout à fait subjective par ceux qui les parcourent, certaines routes ont acquis une réputation qui les propulse au rang de mythe. De la Nationale 7 en France à la route 66 aux USA en passant par la route de la soie en Asie, il devient impossible de les évoquer sans mettre en route la « boite à imaginer » qui sommeille en chacun de nous.

Alors puisque nous sommes bons et vous chanceux, nous vous invitons à nous suivre à l’autre bout du monde, sur une route dont la réputation mondiale concurrence tout juste la beauté de ses paysages : la Great Ocean Road. Située sur la côte Sud Est de l’Australie, cette route construite par les soldats de retour de la première guerre mondiale longe des plages immenses et vides, des falaises escarpées, des spots de surfeurs, croise des forêts d’eucalyptus ou sommeillent des koalas, des petites villes de pêcheurs où émergent des phares séculaires, et permet d’observer à loisir ce que la nature peut offrir de plus spectaculaire : formations rocheuses qui émergent de l’océan, arches creusés par l’érosion,…

Nous partons de Melbourne, la cosmopolite capitale de l’état de Victoria, pour rejoindre Torquay et le bord de mer. C’est ici que débute la Great Ocean Road. Tantôt sinueuse en bord de mer, tantôt en ligne droite surplombant un plateau désert, cette route unique permet de savourer une nature exceptionnelle sur près de 250 km. Ça vous tente ? Alors suivez le guide !

Notre itinéraire débute à Melbourne. Une grande ville soit, mais d’une part vous pourrez difficilement faire l’impasse sur son aspect pratique, d’autre part celle-ci possède quelques facettes qu’il serait dommage de rater !

Melbourne c’est la capitale de l’Etat de Victoria, la deuxième du continent par son nombre d’habitants (4,5 millions), et la capitale culturelle et sportive. Si les gratte-ciels et autres bâtiments modernes de la city se marient assez bien avec les constructions classiques de l’époque victorienne, c’est un autre quartier qui attire notre attention : Fitzroi. Celui-ci regroupe « street art », scène underground, et bars ou restaus où il fait bon trainer le soir. Ancien quartier populaire, les bâtiments industriels y sont réaménagés en boutiques à la mode ou en bars à musique. Bien sûr, tout ça est un peu « bo-bo », mais les australiens ne sont ni bégueules ni prétentieux.

Lorsque vous aurez bu assez de pintes de bière, il sera temps de passer aux choses sérieuses ! Mettez le cap sur Torquay (environ à 100 km), petite ville du bord de mer et point de départ « officiel » de cette route de l’océan. Une voie rapide et un grand pont suspendu (vue sur la ville et la baie) permettent de quitter Melbourne rapidement.

Arrivés à Torquay, l’ambiance change du tout au tout. L’urbanisation, les tramways et la grande ville sont derrière, désormais place au surf ! Torquay abrite, en effet, des plages célèbres pour la glisse comme celle de Bells Beach, immortalisée dans le film Point Break. Il s’y déroule chaque année la plus ancienne des compétitions de surf. Si le bord de mer a quelque chose de britannique avec ses maisons basses et sa promenade en gazon tondu à l’ombre des grands arbres, à peine sortis de la petite agglomération, un premier dénivelé permet d’observer l’océan et son rivage sauvage. Dans la nomenclature officielle, la Great Ocean Road correspond à la route B 100. Dans la vraie vie, il suffit donc de suivre cette signalétique. Les routes australiennes sont, en règle générale, d’interminables lignes droites, mais cette route B 100 fait exception. De fait, nombreux sont les motards qui viennent s’y balader et savourer son tracé.

Arrivés à Lorne, ville balnéaire à la fois touristique et paisible, nous faisons une petite pause à l’une des terrasses qui font face à la baie. Pendant que quelques baigneurs et surfeurs profitent de l’eau, de beaux et grands cacatoès blancs viennent picorer des restes de sandwichs des promeneurs de passage. Car, chose étonnante pour nous, en Australie vie sauvage et urbanisation cohabitent visiblement sans difficulté. Dans les espaces verts de Melbourne les opossums qui grimpent aux arbres ne sont pas rares, ici ce sont les perroquets et un peu plus loin, pendant que des golfeurs pratiquent leur activité sur le green, ce sont des kangourous qui jouent les curieux !

Nous repartons, toujours vers l’ouest. La nature reprend ses droits et la route son tracé sinueux le long de l’océan. Côté droit, une maigre végétation s’accroche sur un relief rocailleux, pendant que du côté gauche, la mer s’étend à perte de vue. Et puisqu’en Australie, on roule côté gauche de la chaussée, il n’y a donc aucun obstacle pour profiter de ce spectacle en vision panoramique. La sensation d’en prendre plein les yeux est donc absolument garantie !

Apollo Bay, l’ancien village de pêcheurs a troqué son activité historique pour celle du tourisme. Pubs, restaus, commerces ou hôtels n’ont pas pour autant sacrifié l’ambiance paisible des lieux, mais il est facile d’y trouver un hébergement et de quoi manger. Tant mieux pour nous ! Vers la sortie de la ville, un golf jouxte le port où des pêcheurs déchargent leur chalutier. Les coquilles saint jacques vont remplir les frigos du grossiste spécialisé en fruits de mer, juste au bout de la jetée.

En repartant, nous filons vers le cap Otway. Ici, la route quitte momentanément le bord de mer pour traverser une magnifique forêt d’eucalyptus. En faisant route vers le cap et son phare, le plus ancien d’Australie, observez les branches des arbres car il est fréquent d’y voir des koalas. La population du marsupial, (endémique d’Australie) est en effet très développée dans l’état de Victoria. Jadis chassés pour leur fourrure, l’espèce est aujourd’hui protégée.

En rejoignant la B100, la route suit un relief de collines et s’éloigne de la mer momentanément. Si la grande bleue apparaît épisodiquement au fond du paysage, les sinuosités accompagnées de quelques lacets ne la rendent pas moins agréable pour autant. Peu après Princetown, nous rejoignons à nouveau le rivage. Cette fois l’océan est en contrebas de grandes falaises, mais quelques escaliers permettent d’atteindre des plages désertes, ou à peine fréquentées par des surfeurs. Enfin, du côté de Port Campbell débute le paysage le plus emblématique de cette Great Ocean Road : les 12 apôtres. Des tours calcaires qui émergent de l’océan, et atteignent 45 m de haut. Des formations dues au lent travail de l’érosion dont l’origine remonterait à 10 ou 20 millions d’années ! Elles étaient 12 lors de la découverte du site (d’où le nom !), mais il n’en reste que 8 aujourd’hui. Un grand parking permet d’accéder à un chemin piéton puis des plates-formes en bordure de falaises où les touristes peuvent s’adonner à leur activité favorite : le « selfie » !

La route semble dorénavant posée sur un immense plateau à la maigre végétation. Quelques courts embranchements permettent l’accès à de petits parkings pour approcher « London Arch » ou d’autres formations géologiques étranges, taillées par la mer et le temps. Peu après Peterborough, la B100 quitte désormais le rivage jusqu’à Warrnambool, un village réputé pour l’observation de baleines (de Juin à Octobre). Il semble en effet que les mammifères marins apprécient particulièrement la baie au point qu’une plateforme d’observation y a été aménagée. Mais Warrnambool marque également la fin de cette route mythique. Sur les plaques d’immatriculation des voitures, le numéro est accompagné d’une petite phrase, et ici nous pouvons lire : « Victoria, the place to be »…et si c’était vrai ?

publié dans le Hors Série tourisme 2016 de Motomag

 

Show Buttons
Hide Buttons